La crise sanitaire et la période de confinement ont presque mis en pause le marché de l’immobilier. De nombreux acteurs de ce secteur ont mis en avant le fait que le volume du crédit immobilier est en recul. Crédit Logement estime notamment que sur le premier trimestre 2020, le volume de prêts immobiliers a reculé de 1,8 % après une baisse importante de 13,9 % au mois de mars. Mais quelles sont les causes de ce recul ?

Les primo-accédants préfèrent temporiser avant d’investir

Pour les primo-accédants, le prix est le principal obstacle pour investir dans l’immobilier. S’il est vrai que les taux de crédit restent attractifs, le prix moyen de l’immobilier a augmenté. Il est à noter qu’en avril comme en mai dernier, les prix des logements n’ont baissé que dans 5 % des villes françaises de plus de 100 000 habitants d’après le baromètre LPI-SeLoger.

Dans certaines villes françaises, la hausse du prix de l’immobilier est même très importante. À Besançon et à Mulhouse, elle dépasse les 10 %. Ainsi, beaucoup de primo-accédants hésitent à investir. Notamment parce qu’ils redoutent d’éventuelles difficultés en matière de remboursement de crédit.

Un fort ralentissement au niveau des crédits octroyés

En raison de l’impact économique des mesures de confinement, la demande de crédits liés à la consommation ainsi qu’aux transactions immobilières a fortement diminué (entre -15 et -20 % sur le 1er semestre 2020). D’ailleurs, une grande partie des octrois effectués par les banques sont issus des dossiers qui ont été préparés avant le confinement. Il faut dire que les banques ont refusé de prendre des risques vis-à-vis des emprunteurs.

En effet, il a été constaté un durcissement des conditions d’octroi à un crédit bancaire. Par exemple, certains établissements financiers demandent que les emprunteurs aient moins de 33 % d’endettement et pas de prêt sur plus de 25 ans. Ce qui écarte de nombreux ménages de la possibilité d’accéder à l’acquisition immobilière.

En sus, les banques n’ont conservé que les emprunteurs qui sont les plus solvables et dont les emplois ont été les moins menacés de chômage. Elles sont également plus réticentes envers les dossiers qui ne présentent pas d’apport.

Une reprise assez incertaine dans un contexte où les taux immobiliers augmentent

Le recul du volume du crédit immobilier est aussi dû à une reprise économique encore incertaine. En effet, si la reprise de l’économie s’est poursuivie en juillet, elle reste inférieure à la normale. Il y a plusieurs causes à cela. Tout d’abord, des millions de personnes se sont retrouvées au chômage partiel ou total. Du coup, leurs pertes de revenus les contraignent à ajourner leurs projets, voire à y renoncer.

En addition, la hausse du prix de l’immobilier et des taux de crédits immobiliers ne jouent pas en faveur des emprunteurs potentiels qui préfèrent attendre le bon moment. D’après le courtier en crédits immobiliers VousFinancer, une quinzaine de banques ont ainsi augmenté leurs taux qui sont passés de 0,05 à 0,70 % pour les moins bons profils d’emprunteur. Cependant, de manière plus globale, la majorité des hausses des taux constatées se situent aux alentours de 0,15 à 0,25 %. Mais cela n’est pas négligeable.

La solvabilité des banques touchées par la crise économique

Au cas où vous ne le sauriez pas, les volumes de crédit annuel accordés par une banque ne sont pas illimités. En fait, ils dépendent de différents critères. Parmi eux, il y a le niveau des fonds propres de la banque, l’appréciation des risques par les marchés financiers et sa solvabilité.

Toutefois, la crise économique liée au coronavirus a des conséquences négatives sur la solvabilité des banques. En conséquence, ces dernières doivent se monter prudentes sur l’octroi des crédits immobiliers.